Communiqué sur l’hôpital de Lézignan-Corbières

Droit à la santé et accès aux soins : le vieux monde d’avant va-t-il continuer à entraîner les patients et malades dans le dénuement et la gestion de la pénurie ?

À l’heure où le gouvernement persiste à ignorer les besoins des personnels hospitaliers, en matière de reconnaissance des qualifications et d’embauches massives pour améliorer les conditions de travail, besoins pourtant mis en évidence par la pandémie du coronavirus, la population de l’Aude doit-elle encore subir la politique d’austérité appliquée au secteur public par l’ARS ?

Cette question, posée notamment pour le devenir de l’hôpital de Lézignan, devrait trouver une réponse ce mercredi 7 juillet alors que le Conseil de surveillance de l’hôpital doit prendre une décision importante relative à la direction de l’hôpital :

  • Va-t-il accepter une direction commune avec l’hôpital de Narbonne, comme y pousse l’ARS, et ce faisant engager plus avant l’hôpital de Lézignan dans la voie du dépérissement de ses activités ?
  • Ou bien va-t-il refuser cette perspective de démantèlement qui peu à peu le reléguerait principalement sur la spécialité de gériatrie ? Et va-t-il au contraire affirmer ainsi le besoin d’un hôpital de plein exercice sur son territoire ?

La Fédération audoise du PCF se prononce sans hésitation pour une direction propre au seul hôpital de Lézignan. C’est l’avenir de l’hôpital et son développement nécessaire au regard des besoins de santé de la population qui est ici engagé.

Alors que les scrutins des 20 et 27 juin ont été marqués par une abstention inédite d’une ampleur phénoménale, les décideurs du Conseil de Surveillance peuvent-ils se payer le luxe d’ignorer la volonté populaire et aggraver ainsi le fossé entre la représentation politique et l’électorat ? Pourraient-ils refuser de prendre en compte l’exigence exprimée par les personnels de l‘hôpital et la population de Lézignan le 12 juin dernier, qui ont clairement fait savoir en manifestant dans les rues, le besoin d’une direction propre pour leur hôpital ?

Cette nouvelle donne politique issue de la consultation électorale avec cette abstention hors normes invitent d‘ailleurs à se poser la question : est-il opportun que la délibération sur une éventuelle direction commune de l’hôpital soit maintenue à l’ordre du jour de ce Conseil de surveillance au moment où, plus que jamais, les décisions politiques sur le champ sanitaire impactant le quotidien de nos concitoyens devraient faire l’objet d’une concertation approfondie ? Pour que les choix d’avenir de l’hôpital de Lézignan ne soient pas confisqués par la seule technocratie de l’ARS, ne convient-il pas d’ouvrir en grand et en urgence des espaces de réflexion citoyenne et de débats publics qui permettront de prendre les bonnes décisions et d’en asseoir pleinement la légitimité ?

Alors que la crise sanitaire du COVID-19 a révélé et accéléré les inégalités sociales et territoriales, le Conseil de Surveillance peut-il ignorer la nécessité de garantir à toutes et à tous une égalité d’accès aux soins que seul le service public hospitalier est en mesure de garantir ? Sachant que ce besoin d’égalité des droits doit prendre en compte le nombre important d’usagers potentiels du service public hospitalier et l’accroissement de la population sur ce territoire des Corbières, passée en l’espace de dix ans de 30.920 à 33.663 habitants au dernier recensement !

Les communistes le disent sans ambages : il est grand temps que l’ARS se mette exclusivement au service des besoins de santé de la population et attribue en conséquence les moyens financiers nécessaires à l’hôpital public plutôt qu’au secteur privé, ses actionnaires et leur logique capitaliste. La population audoise ne comprendrait pas en effet que le secteur privé et lucratif, dont le groupe ELSAN est représentatif (clinique privée de Montredon – Grand Narbonne) bénéficie de généreux financements publics tandis que l’austérité budgétaire serait appliquée au secteur public non lucratif qui se verrait dépouillé des moyens d’assumer ses missions de service public !

L’intérêt général des citoyens et citoyennes de ce territoire doit prévaloir sur les intérêts particuliers, les besoins de santé doivent être prioritaires face aux privilèges du capital. L’heure n’est pas à se résigner à l’austérité et à plier devant les diktats de l’ARS, mais au contraire à affirmer résolument le besoin de tourner la page du monde d’avant pour s’engager ainsi dans la voie de la reconquête d’un progrès social partagé par toutes et tous.

Carcassonne, le 2 juillet 2021

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