Depuis un mois et demi, se tiennent, dans la presse locale, des propos sur la fusion des deux maternités, qui n’ont rien d’anodins et qui ne sont pas dénués de calcul.
Soyons clairs!
C’est une opération de dénigrement de l’établissement public, menée par la direction de la
Polyclinique, avec l’objectif de « ramasser la mise ».
Une future maternité accueillant près de 1500 naissances, c’est bien intéressant pour elle car financièrement rentable !!
Nous faisons trois observations :
1) Assez de confusion autour du mot « hôpital ».
Contrairement à la nomenclature trompeuse de la loi Bachelot, il n’y a pas d’hôpital privé. Il y a des cliniques privées et un hôpital public. Chacun a sa propre logique.
Les actionnaires du groupe Elsan n’investissent pas dans la santé par philanthropie mais pour des raisons financières. L’hôpital, lui, a des obligations et contraintes de service public notamment en termes d’égalité d’accès aux soins avec des exigences de tarifications sociales et de permanences de soins.
2) Attention danger pour le devenir de l’hôpital avec la proposition de la Polyclinique de
création d’une sorte de partenariat public-privé sur son futur site de Montredon-les-Corbières.
Ce ne sera pas un partenariat gagnant-gagnant comme cela a été présenté.
Partout où cela s’est mis en place, il y a toujours un gagnant : le privé. Et toujours un perdant : le public.
En outre dans le cas de Narbonne, ce serait un affaiblissement grave pour ne pas dire mortel pour l’établissement hospitalier.
Devant un tel enjeu, le peu de réaction des collectivités est incompréhensible !
La présidente du conseil de surveillance de l’Hôpital, parce qu’elle a été sollicitée par la
presse, s’est contentée d’un « service minimum » après un long silence de cinq ans: on aurait pu s’attendre à une déclaration plus incisive !
Président de l’Agglo (pourtant lui aussi sollicité !), Maire de Narbonne, têtes de liste déjà
déclarées aux municipales, silence assourdissant !
3) Défendre l’hôpital, c’est s’inscrire dans son développement.
Et pour les collectivités cela doit se faire à deux niveaux:
– s’engager dans une aide concrète sur les projets de développement de l’établissement.
Il n’en manque pas : maternité, psychiatrie et autres. L’agglo l’a fait pour la Polyclinique (à
hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros!) alors pourquoi pas pour l’Hôpital ?
– agir politiquement auprès de l’ARS pour que l’hôpital garde tous ses services et dispose
des moyens nécessaires à ses missions et ambitions en termes de lits et de personnels.
Et par ce biais, on peut répondre positivement aux inquiétudes légitimes du personnel de la maternité de la Polyclinique sur leur devenir : la fusion des deux maternités, décidée par
l’ARS, sur le site du centre hospitalier public pourrait s’accompagner d’une intégration des
employés de la clinique dans le personnel de l’hôpital.
Voilà une bataille qui aurait tout son sens!
vendredi 16 août 2019,
Par Jean-Pierre Maisterra.