Au plan national, les résultats du second tour des élections régionales et départementales restent marqués par une abstention historique, confirmant ainsi la profondeur de la crise de représentation et des institutions qui asphyxie la démocratie dans notre pays.
Dans l’Aude, avec 109 545 votants sur 274 000 inscrits, l’abstention bien qu’atténuée de quelques points par rapport au niveau national (60 % contre 66 %), est également le premier fait marquant du scrutin départemental, surtout si on se rappelle que l’abstention était de 42,5 % en 2015.
Les 164 455 électrices et électeurs audois qui se sont abstenus ont ainsi de nouveau exprimé massivement qu’ils ne sentaient pas prises en compte leurs préoccupations et leurs aspirations et qu’ils pensaient que le vote à ces scrutins ne changerait rien à leur vie quotidienne.
Cet effondrement démocratique mobilise les communistes pour résister à la soumission du pouvoir exécutif au capital et pour placer au cœur du débat politique les réponses aux besoins fondamentaux de nos concitoyennes et concitoyens audois·es. Il est urgent de promouvoir une nouvelle démocratie, avec de nouveaux pouvoirs et de nouvelles institutions, afin que les citoyen·ne·s et les salarié·e·s puissent se faire entendre.
Cela souligne la nécessité d’agir avec les Audoises et les Audois, de développer la démocratie participative, en donnant un nouvel élan à la concertation citoyenne et en conséquence de mettre en œuvre rapidement l’un des quatre principaux engagements pris dans le programme de notre liste « Unis pour l’Aude » et les mesures préconisées.
Notre Fédération du PCF se félicite du succès des candidates et candidats de la liste « Unis pour l’Aude » rassemblant des forces de gauche et écologistes qui a permis la réélection d’une majorité de gauche, forte de 32 conseillers départementaux sur les 38 issus des 19 cantons existants. Ce succès doit beaucoup au travail de proximité des élu·e·s sortant·e·s et candidat·e·s avec la population audoise, et également aux ambitions et engagements affichés dans un programme visant indissociablement le progrès social et la transition écologique.
Face au danger que représente le R.N pour la France, le PCF est fier d’avoir contribué à son recul électoral. Le R.N n’obtient aucun élu au Conseil départemental dans l’Aude et son influence électorale régresse de près de 4 points au 1er tour (De 33,66 % en 2015 à 29,73 % en 2021). Mais le poison des idées d’extrême droite toujours présent, les mensonges et la démagogie auxquels le RN n’hésite pas à recourir comme l’a montré sa propagande raciste, sont toujours à combattre car cette gangrène de la démocratie menace encore le « vivre ensemble » dans notre société.
Le Parti Communiste Français obtient deux élu·e·s au Conseil Départemental, Marie Ange LARRUY sur le canton de Limoux et Sébastien GASPARINI sur le canton du Lézignanais, et marque ainsi son retour dans l’Assemblée départementale dont il avait été absent de 2015 à aujourd’hui. Ces deux conseillers départementaux au sein de la majorité de gauche, seront autant de points d’appui pour résister aux attaques du pouvoir et de la droite, et pour mettre en œuvre des politiques qui répondent aux aspirations des populations, des familles populaires et des salarié·e·s.
Nous remercions les électrices et les électeurs audois qui ont permis le succès des deux listes de rassemblement à gauche où figurait notre parti, la liste régionale de « l’Occitanie en Commun » et la liste départementale « Unis pour l’Aude ». Ce sont ces électrices et électeurs audois qui, avec des milliers d’autres au plan national, ont conduit à un doublement du nombre de conseiller·e·s régionaux communistes, passant de 29 à 62 élu·e·s, dont 15 en Occitanie, et à l’entrée d’élu·e·s communistes dans 17 conseils départementaux, dont celui de l’Aude, où nous étions absents.
Candidate audoise sur la liste de « l’Occitanie en Commun », notre secrétaire fédérale, Sylvie VILAS, a été élue et assumera donc cette responsabilité au sein du Conseil Régional, et ce en cohérence avec la politique départementale, les deux collectivités territoriales ayant des compétences complémentaires dont la campagne électorale a montré qu’il était nécessaire de mieux les faire connaître.
Parties prenantes de la majorité départementale, les deux élu·e·s communistes, auront à cœur de mettre en œuvre le programme élaboré en commun. Les défis à relever par le Conseil Départemental sont nombreux et importants, tant sur le front social qu’écologique dont les enjeux sont étroitement imbriqués l’un dans l’autre, comme le démontre l’actualité immédiate : la sécheresse qui frappe notre département est génératrice d’incendies et elle fait peser des menaces sur l’agriculture et la viticulture, ce qui interroge aussi les conceptions des politiques d’aménagement du territoire, de gestion de l’eau et d’irrigation ; la préparation de la rentrée scolaire face au manque de moyens poursuivi par le ministère de l’Éducation invite à lutter méthodiquement contre les inégalités scolaires ; la poursuite du combat contre la pandémie du COVID-19 et ses variantes questionne l’efficience de la politique nationale de vaccination et elle sollicite nos capacités d’accès aux soins, ambulatoires comme celles de nos hôpitaux publics ; les suppressions d’emploi face auxquelles le gouvernement n’oppose rien, et la réforme du chômage bien qu’en partie retoquée, vont aggraver la précarisation de beaucoup de salariés et soulignent le besoin accru de prendre soin des audoises et audois, particulièrement de la jeunesse ; la relance des projets régressifs du gouvernement, sur la retraite comme sur les services publics (Énergie, Ferroviaire…) confirme qu’il n’y aura pas de trêve sur le terrain de la confrontation entre projets de société et des luttes pour la justice sociale.
Les communistes seront présents et actifs pour travailler au rassemblement dans les luttes que tous ces enjeux de conquête de progrès sociaux et d’émancipation du travail appellent à construire.
Carcassonne, le 4 Juillet 2021.