Élections européennes
– 26 mai 2019 –
Déclaration de Fabien Roussel
Secrétaire national du PCF
Les estimations connues à cette heure indiquent une forte hausse de la participation par rapport à ce qui était attendu
La droite et l’extrême-droite remportent l’essentiel des sièges au Parlement européen. Mais le pire est le score de l’extrême droite.
Oui la France est ultra droite ! Et c’est grave pour notre démocratie.
C’est grave pour notre pays, nos valeurs, pour ces millions de français qui vivent de plus en plus mal, pour nos services publics, pour le vivre ensemble, pour nos valeur de liberté, d’égalité, de fraternité.
Deux ans après le séisme de 2017, cela doit tous nous interpeller.
La responsabilité première en incombe à M. Macron qui a choisi de réduire cette élection à un duel entre lui et Marine Le Pen.
Résultat, le Président de la République aura offert à l’extrême-droite un boulevard politique. Ce jeu cynique a un prix catastrophique : il met en danger la République au moment même où des formations autoritaires et xénophobes viennent d’obtenir des résultats préoccupants dans plusieurs pays d’Europe.
Nous sommes plus qu’inquiets de la place qu’ont pris, dans la campagne électorale, les propos démagogiques ou mensongers, les discours racistes et les appels à la stigmatisation des réfugiés.
Malgré notre belle campagne, nous n’atteignons pas notre objectif. Notre résultat est en deçà de nos espérances. Et le socle de voix obtenues est le point de départ d’une longue reconquête de notre électorat. Car oui, la gauche n’a pas la même couleur quand le Pcf est bas et quand il est haut ! liste marque une progression notable en voix du vote communiste.
Je tiens à saluer l’excellente campagne de Ian Brossat, de nos députés Patrick Le Hyaric et Marie-Pierre Vieu, de Marie-Hélène Bourlard et de toutes les candidates et candidats de la liste.
Merci aussi à toutes celles et ceux qui, bien au-delà du PCF, ont choisi de nous soutenir, artistes, syndicalistes, membres de la société civile.
Cela traduit l’écho des propositions que nous avons portées dans cette campagne.
La belle dynamique de campagne nous donne plus de force et d’envie de construire avec d’autres une alternative à la politique d’Emmanuel Macron.
Certes, du fait d’un mode de scrutin inique et presque seul de son genre en Europe, qui élimine toute liste ayant obtenu moins de 5 %, le résultat ne permet pas d’envoyer des députés au Parlement européen.
Ces élus manqueront pour conduire les combats plus que jamais indispensables pour construire l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent. Ce combat ne s’en poursuivra pas moins, avec nos partenaires du Parti de la gauche européenne et du groupe de la Gauche unitaire européenne, dans les luttes et les batailles qu’il faudra mener contre le néolibéralisme et le nationalisme qui menacent l’Europe et la France.
La grande leçon de ce scrutin est donc le besoin de reconstruire la gauche, afin d’ouvrir une issue à la grave crise que vit notre pays.
Il convient maintenant de travailler au rassemblement. C’est le sens de l’appel solennel que nous lançons ce soir à l’ensemble des forces de gauche, et à tous nos concitoyens , orphelins d’une vraie politique de gauche.
Notre pays est en proie à une colère profonde devant les inégalités que provoquent des politiques au service exclusif de la finance. Rien n’est plus urgent que de proposer à notre peuple une perspective de progrès social et de justice, d’égalité et de fraternité retrouvées, de démocratie.
C’est la seule manière de faire renaître un espoir majoritaire et de pouvoir battre, en même temps, le président des ultra riches et ses faux adversaires d’extrême droite.
Dans le respect de notre diversité, nous devons, nous pouvons construire un large rassemblement sur des propositions de gauche en rupture avec le modèle capitaliste qui est à bout de souffle.
Nous devons mettre en échec le projet gouvernemental de contre-réforme des retraites, gagner ensemble une augmentation générale des salaires et des pensions et une sécurité sociale étendue, un plan d’urgence pour les services publics, le retour sur les privatisations imposées aux Français à commencer par celle d’ADP, une lutte déterminée contre l’évasion fiscale et pour une autre utilisation de l’argent public, des banques et des entreprises.
Passons ensemble à l’action.
Je dis à tous les militants et les sympathisants, les électeurs, celles et ceux qui nous ont soutenus qu’ils peuvent être fiers de ce qui vient d’être fait et que le combat continu.
Continuons d’avoir les bras ouverts, continuons de tendre la main à toutes celles et à tous ceux qui n’en peuvent plus de cette France des Riches et qui veulent construire un espoir à gauche, une alternative au capitalisme.
Tout ce qui a été semé durant cette campagne devra être cultivé dès demain matin. Il est temps d’entrer dans le temps de la reconquête à gauche.