Disparition. Lucien Villa, à la lumière du Front populaire

Disparition. Lucien Villa, à la lumière du Front populaire

Pierre Chaillan

Mardi, 15 Mai, 2018

L’Humanité

 

Lucien Villa, député du 20e arrondissement de Paris. Paris (75), s.d. Mémoires d’Humanité / Archives départementales de la Seine-Saint-Denis

L’ancien député de Paris, résistant interné à la centrale d’Eysses, militant communiste originaire de l’Aude, est décédé à l’âge de 96 ans.

Lucien Villa faisait partie de cette génération de militants qui s’engagea très tôt au service des idéaux de justice sociale et de dignité humaine pour œuvrer, en tant que communiste, dès la période lumineuse du Front populaire, aux conquêtes ouvrières. Né le 17 novembre 1922 à Carcassonne (Aude), issu d’une fratrie de quatre frères et une sœur d’une famille modeste ayant fui l’Espagne à la fin du XIXe siècle (1), le jeune, seulement âgé de 14 ans, participe à la grande manifestation du 14 juillet 1936 en la cité occitane. Cet engagement ne le quittera plus. Aux heures sombres de l’Occupation, il rejoint le Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, l’organisation clandestine communiste pour mener le combat antinazi. Arrêté en 1942, il est condamné par le régime de Vichy pour ses activités militantes et est interné à la centrale d’Eysses (Lot-et-Garonne), comme nombre de prisonniers politiques. Le 30 mars 1944, il est envoyé au camp disciplinaire de Murat (Cantal).

Quelques jours plus tard, il parvient à s’évader et rejoint le maquis FFI du Puy-Mary. Il participe alors aux opérations militaires, notamment à la bataille du mont Mouchet, les 10 et 11 juin. Nommé sergent, il prend part à la libération de Saint-Flour (Cantal). Engagé en août 1944 dans la 1re armée française, il est combattant près de Strasbourg lors de la capitulation allemande. Démobilisé en janvier 1946, il retourne à Carcassonne (Aude), où il sera receveur de car, puis ouvrier-maçon, et toujours milite, sur le plan politique au sein du PCF, sur le plan syndical à la CGT.

En 1956, il quitte sa région natale pour gagner la région parisienne où il devient receveur RATP. Poursuivant son action militante, il se présente dans la 31e circonscription de Paris. Il remporte le siège de député en 1967, avec un millier de voix d’avance sur son adversaire de droite. Mais il perd son siège de parlementaire lors de la vague gaulliste de juin 1968. Il le retrouvera en 1973, sera réélu en 1978 et occupera la fonction de vice-président de l’Assemblée nationale. En 1981, devancé par le candidat socialiste, il se désiste en sa faveur. À la fin des années 1980, il retrouve sa région natale, où il continue de militer au PCF et multiplie les témoignages pour perpétuer la mémoire de la guerre auprès des élèves du secondaire, au sein des associations d’anciens résistants.

Ses obsèques auront lieu le mercredi 16 mai, à 11 heures, au cimetière de la Conte, à Carcassonne. L’Humanité présente ses condoléances à sa famille ainsi qu’à tous ses proches.

 

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